Le commerce extérieur, l’emploi et l’utilisation des accords commerciaux UE
La publication récente par la Commission européenne d’une étude sur les effets des exportations européennes sur l’emploi au sein du marché intérieur démontre, chiffres à l’appui, que le commerce international – hors Union européenne – et ses effets sur le marché du travail gagnent en importance.
En 2017[1], les exportations des États membres de l’Union à destination du reste du monde ont soutenu directement et indirectement près de 36 millions de jobs sur le vieux continent. Une augmentation de plus de 60% par rapport à l’année 2000.
Les résultats publiés par la Commission font également état d’une observation pertinente et trop souvent omise. Les exportations internationales d’un État membre profitent également aux entreprises des autres États membres par le biais de chaînes de valeurs intégrées. En d’autres mots, le marché unique est un véritable levier de compétitivité en matière de valeur ajoutée et d’emploi pour nos entreprises actives à l’international. L’économie belge est d’ailleurs une des premières bénéficiaires de cette intégration économique et commerciale[2]. Nos exportations directes et indirectes sont responsables de 931.000 emplois en Belgique, représentant 20% de la main-d’œuvre nationale, ainsi que de l’activité de 336.000 travailleurs dans les autres pays européens.
Les accords commerciaux de l’Union européenne sont un réel véhicule facilitateur et stimulant pour nos exportateurs et importateurs. Selon le dernier rapport de la Commission européenne[3], en 2017, les accords commerciaux conclus par l’Union avec des pays tiers représentaient 32% du commerce extérieur total de l’UE et équivalaient à 1.178 milliards EUR.
Néanmoins, de manière générale, les pays européens ne profitent pas pleinement des opportunités que leur offrent les réductions ou suppressions de droits de douane réciproques. La DG Commerce (CE) évalue à 15 milliards EUR par an le montant que les opérateurs économiques européens pourraient économiser s’ils exploitaient pleinement les tarifs préférentiels repris dans 18 traités de libre-échange conclus par l’UE. En moyenne, les États membres n’utilisent que 77% de ces taux préférentiels. La Belgique se situe, quant à elle, légèrement au-dessus de cette moyenne alors que ses exportateurs exploitent plus de 80% des tarifs préférentiels[4]. Des efforts supplémentaires de sensibilisation des entreprises belges, quant aux démarches douanières à effectuer pour bénéficier des réductions de taxes douanières, sont donc encore à fournir.
[1] Lien vers l’étude EU exports to the world : effects on employment
[2] Lien vers la note How important are eu exports for jobs in the EU?
[3] Lien vers le rapport de la Commission européenne Report on Implementation of EU Free Trade Agreements
[4] Lien vers le rapport de la DG Commerce Eu exports, preferences utilisation and duty savings by Member State, sector and partner country