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Les recommandations de la Banque nationale pour une prospérité durable

La Banque nationale de Belgique (BNB) a publié le 3 mars 2023 son traditionnel rapport annuel sur les évolutions économiques et financières. Dans ce rapport, elle passe à la loupe toutes les composantes de notre économie et dresse un diagnostic complet de la situation économique à la fin de l’année 2022.


Alice Defauw, CENTRE DE COMPÉTENCE EMPLOI & SÉCURITÉ SOCIALE Christophe Ernaelsteen, CENTRE DE COMPÉTENCE ÉCONOMIE & CONJONCTURE Edward Roosens, CENTRE DE COMPÉTENCE ÉCONOMIE & CONJONCTURE
09 mars 2023

Les différentes crises sanitaires, climatiques et énergétiques ont révélé les forces mais aussi les faiblesses de notre modèle économique. Selon la BNB, l’économie belge doit créer une prospérité durable en utilisant de manière efficace les ressources au service de la création de richesse, en augmentant durablement et significativement le facteur travail, et enfin, en adaptant le système énergétique à la neutralité carbone.

Une recrudescence de l’inflation

Plus spécifiquement pour cette édition, le rapport annuel de la BNB se focalise sur la recrudescence mondiale de l’inflation en raison des tensions géopolitiques, des perturbations dans les chaînes d’approvisionnement et des chocs sur les marchés de l’énergie observés en 2022. En raison de notre ouverture au commerce international et à notre consommation énergétique relativement élevée, cette inflation a touché, malgré les mesures gouvernementales, plus fortement la Belgique que nos pays voisins. L’économie belge s’est en conséquence appauvrie mais l’indexation automatique pratiquée en Belgique a globalement préservé le pouvoir d’achat des ménages (bien que le mécanisme n’offre pas la même protection à tous les ménages). En revanche, l’indexation a fait s’envoler les coûts salariaux dont l’écart se creuse avec nos principaux partenaires commerciaux. La BNB rappelle à cet égard que le système d’indexation automatique des salaires n’est soutenable que si on prend en compte ses effets sur la compétitivité des entreprises. Le cadre strict qui régit la fixation des augmentations de salaire doit permettre d’empêcher un dérapage prolongé de la compétitivité. Ce cadre est toutefois mis à mal par la vaste poussée inflationniste actuelle. Du fait de l'indexation automatique des salaires, la flambée des prix a été quasi entièrement absorbée par les entreprises. L’indexation automatique, via son impact sur la compétitivité-coût de nos entreprises, constitue un facteur de vulnérabilité de l’économie belge.

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La soutenabilité des finances publiques suscite des inquiétudes

La forte inflation a aussi exercé une incidence considérable sur les finances publiques mais n’a en soi, pas dégradé les finances publiques puisque l’inflation influence tant les recettes que les dépenses publiques. Toutefois, la nature asymétrique du choc inflationniste a provoqué, d’une part, une réaction des pouvoirs publics sous forme de mesures discrétionnaires pénalisant de manière directe les finances publiques et, d’autre part, un appauvrissement de l’économie nationale pénalisant de manière indirecte les finances publiques. Complémentairement, les défis structurels qui se posent aux finances publiques belges restent très importants. Les risques pesant sur la soutenabilité de la dette publique sont élevés à moyen comme à long termes et suscitent des inquiétudes. La BNB identifie dans son rapport que le creusement du déficit budgétaire provient de la hausse des dépenses primaires dont notamment les dépenses de pensions croissantes qui mettent sérieusement en péril les finances publiques. La BNB mentionne également qu’un considérable effort de consolidation des différentes entités des administrations publiques (tant fédérales que fédérées) sera indispensable pour résorber le taux d’endettement.

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Un marché du travail dynamique qui montre quelques signes de ralentissement

Même si la création nette d’emploi a atteint un niveau de 100.000 nouveaux emplois, le taux d’emploi reste faible en comparaison des autres pays et on est encore loin de l’objectif des 80% à atteindre d’ici 2030. Pour cela, une hausse de plus de 530.000 personnes en emploi est nécessaire. Outre les chômeurs, c’est au sein de la réserve de main-d’œuvre des inactifs qu’il faut augmenter la participation effective. La BNB recommande la mise en place de réelles réformes afin de rendre l’emploi plus attrayant (que le chômage ou l’inactivité). Malgré certaines mesures, comme la dégressivité des allocations de chômage, dans la réalité l’impact reste limité. D’une part, les allocations sociales (en pourcentage du salaire) sont relativement élevées par rapport aux autres pays. D’autre part, le gain financier net entre chômage/inactivité et emploi est trop faible. Cela s’explique notamment par l’existence d’avantages liés au statut d’allocataire, qui disparaissent une fois le retour au travail.

BNB - Taux d'inactivité et part dans la population belge âgée de 20-64 ans (002).png

> Pour de plus amples informations, le rapport annuel de la BNB est disponible via le lien suivant : https://www.nbb.be/fr/articles/rapport-2022-developpements-economiques-et-financiers

 

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