Concertation européenne dans le secteur maritime – Un coup de semonce ?
L’année écoulée a vu une rupture brutale du flux habituel du transport maritime. Pour les expéditeurs et les destinataires de marchandises, les difficultés inattendues du service maritime ont été un casse-tête supplémentaire. Le mouvement de balancier entre l’offre et la demande a fait grimper les prix à des niveaux sans précédent. L’UE s’est également alarmée de cette situation et a organisé une concertation au sommet avec les parties prenantes européennes la semaine dernière.
Les problèmes signalés concernent surtout le transport de containers. La DG MOVE, responsable des questions de transport, et la DG COMP, responsable des règles de concurrence loyale, ont reçu des lettres de différents milieux pour mettre la situation à l’ordre du jour de l’UE. Il a alors été décidé d’organiser une concertation le 25 mars dernier avec un certain nombre d’organisations européennes représentant les ports, les expéditeurs, les chargeurs et le secteur maritime lui-même (*).
Les organisations présentes ont fait remarquer à la DG MOVE que la situation empire chaque jour et qu’il faudra du temps avant de pouvoir parler à nouveau d’une « nouvelle normalité ». Les PME européennes sont les plus menacées, car elles dépendent des grandes compagnies maritimes qui contrôlent le marché et sont actuellement incapables de fournir un service fiable. Il a été suggéré que la pandémie a été un élément déclencheur qui a mis en évidence les problèmes sous-jacents dans les relations entre les prestataires et les utilisateurs. L’une des demandes concrètes adressées à la DG COMP était donc de commencer au moins par une véritable étude de ce qui s’est passé en 2020 et d’analyser les données disponibles.
L’UE s’est engagée à examiner cette question et à tirer les leçons de la pandémie de COVID-19. Selon la Commission, la numérisation devrait être utilisée pour rendre les escales plus efficaces, mais il s’agit de solutions qui ne peuvent être mises en pratique qu’à long terme.
FEB – La FEB attend avec impatience l’analyse de la Commission européenne. Dans le cadre de la prolongation du Consortium BER en 2024, par lequel les armateurs bénéficient d’un régime d’exemption aux règles de concurrence classiques de l’UE, la FEB veut examiner si le bilan de ce régime est finalement positif. En effet, celui-ci offre une certaine stabilité aux armateurs, mais ne répond pas entièrement aux préoccupations des autres parties de la chaîne d’approvisionnement.
(*) CLECAT, ESC, IWT, FEPORT, ESPO, WSC (MSC, CMA CGM, Maersk, HL) et ECSA.