Le US « IRA » doit servir d'électrochoc en faveur de la compétitivité européenne !

Les autorités américaines ont décidé de passer à la vitesse supérieure dans leur lutte contre les changements climatiques, ce qui est une bonne nouvelle. Néanmoins, les entreprises belges et européennes s’inquiètent des effets du vaste programme de subsides aux industries américaines, appelé « IRA – Inflation Reduction Act » (*).


Pieter Timmermans, ADMINISTRATEUR DÉLÉGUÉ
22 mars 2023

En effet, les exigences en contenu et assemblage local liées à ces subsides discriminent de facto les entreprises européennes. Dès lors, les autorités et les milieux économiques européens ont fait entendre leur voix pour déplorer cette situation. Depuis, le dialogue est en cours sur les modalités d’application de l’IRA. En témoigne la rencontre du 10 mars dernier entre le président J. Biden et la présidente de la Commission Ursula von der Leyen. Reste à savoir si cela se traduira effectivement dans des solutions atténuant l’impact négatif pour les exportateurs européens. 

UN ÉLECTROCHOC SALUTAIRE

Mais côté européen, ce programme IRA a également agi comme un électrochoc quant à l’impérative nécessité de renforcer la compétitivité des entreprises et l’attractivité de l’UE. C’est un élément très positif, tant la situation était devenue particulièrement tendue pour nos entreprises, déjà confrontées à des prix de l’énergie nettement supérieurs à ceux pratiqués aux USA, à une forte inflation, à d’importantes pénuries sur le marché du travail, et aux charges administratives découlant de multiples initiatives européennes.

Nous nous réjouissons que le débat ait été relancé au sujet des contours de la politique industrielle européenne et de la nécessité de mieux combiner le Green Deal avec un agenda de compétitivité. Pour ce faire, il convient d’activer plusieurs leviers, de manière cohérente. Il s’agit notamment d’œuvrer pour le bon fonctionnement du marché intérieur, de diversifier nos exportations et nos importations (de matières premières notamment) dans un esprit de saine concurrence, de garantir une énergie sûre et à coût abordable, de développer les talents indispensables à la transition énergétique et digitale, d’encourager l’innovation, etc.  En bref, de mener un « policy mix » qui améliore effectivement l’attractivité de l’Europe pour l’investissement.

La Commission européenne a proposé ces dernières semaines une série de pistes en ce sens. Nous les accueillons positivement, en tant que premiers pas dans la bonne direction. Mais il convient de les amplifier.

PRÉSERVER UNE SAINE CONCURRENCE INTRA-EUROPÉENNE

Il importe d’éviter deux écueils.

Le premier serait de concentrer tous les efforts sur une série limitée de secteurs ou de technologies, en lien avec le Green Deal. En effet, c’est l’ensemble de notre industrie qui doit être soutenue, au vu du renchérissement considérable des coûts de l’énergie et des efforts conséquents de nos entreprises, tous secteurs confondus, sur la voie de la transition énergétique.

« Il faut accélérer la réflexion sur les mesures à prendre afin de renforcer la compétitivité internationale de nos entreprises »

Deuxièmement, prudence s’agissant du soutien aux entreprises par les budgets nationaux. Ceci pourrait créer une course permanente aux aides d’État, fausser la concurrence au sein du marché européen et jouer en défaveur des États membres ne disposant que de moyens budgétaires limités. La solution doit être un climat plus propice à l’investissement en Europe, une meilleure utilisation des fonds européens existants ainsi qu’un accès plus direct à ceux-ci pour nos entreprises. 

Sur la base de ces constats, nous appelons les chefs d’État et de gouvernement, qui se réunissent à nouveau cette semaine à Bruxelles, à accélérer la réflexion sur les mesures à prendre afin de renforcer la compétitivité internationale de nos entreprises, en améliorant l’attractivité de l’Europe et en garantissant une concurrence intra-européenne saine. Et nous demandons un effort particulier pour réduire drastiquement les charges administratives qui découlent de nombreuses législations européennes, actuelles ou en gestation.

(*) Ce texte fait l’objet d’une tribune conjointe de Pieter Timmermans (CEO VBO FEB) et Markus Beyrer (directeur général de BusinessEurope (dont la FEB est le membre belge) parue dans De Tijd/L’Echo.

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