Les exportations de l’UE effectuées dans le cadre d’accords commerciaux atteignent un niveau record de 1.000 milliards EUR

L’UE a publié la semaine dernière son deuxième rapport sur la mise en œuvre et l’application des accords commerciaux. Elle s’y concentre sur quatre éléments. 1. L’exploitation optimale des accords commerciaux de l’UE. 2. L’aide aux PME pour trouver leur place dans le commerce mondial. 3. Les obstacles au commerce. 4. Le règlement des différends pour l’application des engagements commerciaux de l’UE.


Sofie Declerck, CENTRE DE COMPÉTENCE EUROPE & INTERNATIONAL Olivier Joris, CENTRE DE COMPÉTENCE EUROPE & INTERNATIONAL
18 octobre 2022

1. Exploitation optimale des accords commerciaux

Le rapport montre que les exportations de l’UE effectuées dans le cadre d’accords commerciaux ont dépassé 1.000 milliards EUR pour la première fois dans l’histoire. En 2021, 44 % des échanges commerciaux de l’UE sont advenus dans le cadre d’accords commerciaux préférentiels avec 74 partenaires préférentiels. Ce chiffre passe à un peu moins de 47,4% si l’on ajoute les accords déjà négociés, mais non encore adoptés ou ratifiés. Le commerce entre l’UE et ses partenaires privilégiés a également augmenté davantage que le commerce avec les pays avec lesquels elle n’a pas ce lien.

Si l’on examine les principaux partenaires commerciaux de l’UE, le Royaume-Uni occupe la troisième place, après la Chine et les États-Unis. La Suisse arrive en quatrième position, suivie par la Russie, la Turquie, la Norvège, le Japon, la Corée du Sud et l’Inde. Nous entretenons une relation privilégiée avec cinq de ces partenaires commerciaux et nous négocions actuellement un éventuel accord futur avec l’Inde. Compte tenu des relations géopolitiques, il serait donc particulièrement opportun de faire pression pour ce dernier accord, mais aussi de repenser à un accord avec les États-Unis.

L’UE importe 24 % de ses matières premières essentielles de pays partenaires commerciaux préférentiels. Ce chiffre passera à 46 % lorsque l’accord avec l’Australie entrera en vigueur. Celui-ci est actuellement encore en phase de négociation. En outre, la modernisation de l’accord entre l’UE et le Chili - le Chili est la principale source de lithium raffiné pour l’UE (78 %) - renforcera considérablement notre transition écologique et numérique.

2. Supprimer les obstacles au commerce

Le rapport montre également que de très nombreux obstacles à l’accès au marché ont été supprimés. En 2021, 39 obstacles au commerce (6 de plus qu’en 2020) ont été totalement ou partiellement levés, principalement en coopérant avec les partenaires commerciaux concernés. Les exportations de l’UE en 2021 ont augmenté de 7,2 milliards EUR grâce à la suppression de plusieurs obstacles au commerce entre 2015 et 2020. Les entreprises rencontrent des problèmes principalement en Chine et en Russie, mais les États-Unis, l’Inde et la Turquie créent également des obstacles. Il s’agit principalement de mesures sanitaires et phytosanitaires, d’obstacles techniques au commerce, de mesures tarifaires et de restrictions quantitatives.

3. Aider les PME

En outre, la Commission a intensifié ses efforts pour permettre aux PME de profiter aussi de la suppression des barrières commerciales. Cela bénéficie grandement aux exportations de l’UE et stimule l’emploi européen. Pour mémoire, plus de 80% de notre PIB belge provient de nos exportations et 1 emploi belge sur 5 est lié aux exportations belges et européennes en dehors de l’UE. La Commission attire l’attention sur la plateforme Access2Markets, lancée en 2020, qui contient des informations détaillées et pratiques pour les entreprises souhaitant importer ou exporter des marchandises. On y trouve entre autres les tarifs, les taxes, les procédures et les formalités pour 135 marchés d’exportation ainsi que les importations du monde entier, les règles d’origine, les statistiques et les obstacles au commerce.

4. Faire respecter les engagements commerciaux de l’UE et régler les différends

Malgré la paralysie de l’organe d’appel de l’Organisation mondiale du commerce, la Commission a tout de même réussi à régler certains litiges, tels que le différend sur les tarifs douaniers de l’acier et de l’aluminium avec les États-Unis, ainsi que le différend Airbus/Boeing. Dans ses relations bilatérales, elle a progressé dans la mise en œuvre du rapport du groupe spécial au sujet du différend bilatéral avec la Corée du Sud en matière de commerce et de travail, trois conventions fondamentales de l’OIT étant entrées en vigueur en avril 2022.

Pour le communiqué de presse de la Commission européenne, cliquez ici et pour le rapport complet, cliquez ici.

La FEB soutient pleinement la politique commerciale européenne dans ses deux facettes : offensive et défensive

FEB – La FEB appelle la Belgique et toutes les entités fédérées à soutenir, promouvoir et mettre en œuvre pleinement la politique commerciale de l’UE - et plus particulièrement les accords commerciaux. Une politique commerciale européenne ambitieuse et moderne, tant sur le plan offensif que défensif, est cruciale dans la période géopolitique actuelle - surtout en ce qui concerne les matières premières critiques - et extrêmement nécessaire pour l’économie ouverte de la Belgique. En outre, la Commission doit continuer à utiliser ses outils défensifs de manière stratégique afin que nos droits ne soient pas violés. Ce rapport montre que notre pays peut et doit à nouveau croire aux effets positifs - directs et indirects - des accords commerciaux que l’UE a négociés au nom de ses États membres. Plus que jamais, un nouveau vent est indispensable pour la politique commerciale. Les pouvoirs publics, en collaboration avec la Commission, devraient faire des efforts supplémentaires pour mieux informer les entreprises - en particulier les PME - sur la manière dont elles peuvent mieux utiliser ces accords commerciaux. En ce sens, les accords déjà négociés tels que ceux avec le Chili, le Mexique, le CETA et le Mercosur devraient être ratifiés, mais les négociations avec l’Australie et l’Inde devraient également être accélérées. La FEB préconise en outre d’explorer et éventuellement de lancer de nouvelles négociations avec les États-Unis, mais aussi, par exemple, avec les pays de l’ASEAN.

Photo ©Shutterstock

Nos partenaires

Domaines d'action

Un environnement entrepreneurial optimal est essentiel à une économie saine et à une croissance durable. La FEB entend contribuer à la création et au maintien d'un tel environnement, notamment en suivant attentivement tous les dossiers qui touchent de près la vie des entreprises. Voici, regroupés sous 18 thèmes, les dossiers sur lesquels elle concentre ses réflexions et initiatives.


Newsletters FEB et communiqués de presse

Inscrivez-vous et recevez chaque semaine, dans votre boîte mail, les derniers articles parus.