Rapport annuel de l’ONEM 2022 — Le crédit-temps et les congés thématiques restent surtout l’affaire des femmes
Le rapport annuel 2022 de l’ONEM nous apporte à nouveau des chiffres et des tendances intéressants. Cet article est le deuxième d’une série de quatre (*). Par exemple, en 2022, environ 235.000 allocations d’interruption ont été payées en moyenne par mois dans le cadre des différents régimes de crédit-temps, de congé thématique et d’interruption de carrière. C’est 1 % de plus qu’en 2021, mais une baisse de 8,3 % sur cinq ans.
L’une des causes est que le nombre d’allocataires en crédit-temps continue de diminuer. Par rapport à 2018, 20,3 % d’allocataires en crédit-temps en moins ont été recensés en 2022. Fait remarquable, la majorité d’entre eux (63,5 %) ont plus de 50 ans et 75,8 % optent pour une réduction de 1/5 du temps de travail. En outre, 59,5 % prennent un emploi de fin de carrière.
Ce sont toujours principalement les femmes (55,8 %) qui prennent un crédit-temps, mais la part des hommes continue d’augmenter.
À l’inverse du crédit-temps, les congés thématiques affichent une augmentation : le nombre d’allocataires a augmenté de 9 % par rapport à 2021 et on a même payé 28 % de plus d’allocations d’interruption pour congé thématique qu’en 2018.
Près de la moitié (46 %) de l’ensemble des allocataires en 2022 a pris un congé thématique. Si l’on considère le type d’interruption, le régime à 1/10 augmente le plus (+25,9 %), devant les interruptions à temps plein (+14,5 %) et les interruptions à temps partiel (+12,4 %). La réduction du temps de travail de 1/5 est en légère augmentation (+2,8 %), mais elle reste la plus populaire (52,3 %).
Parmi tous les congés thématiques, le congé parental connaît la plus forte augmentation (9,2 % sur base annuelle. En cinq ans, on note une augmentation de 32,3 %. Le congé pour assistance médicale progresse de 7,2 %. Par rapport à 2018, le nombre de bénéficiaires a augmenté de 11,7 %. En revanche, le congé pour soins palliatifs a diminué de 2,7 % sur base annuelle et de 4,7 % par rapport à 2018.
Notons qu’en 2022, les congés thématiques ont davantage augmenté chez les hommes (+41,2 %) que chez les femmes (+21,9 %).
Si l’on considère la classe d’âge, la surreprésentation des allocataires de 30-49 ans (76,5 %) dans les congés thématiques est frappante. Cela s’explique par l’importance relativement grande du congé parental (80,3 %). Notons enfin qu’une très nette majorité des bénéficiaires sont des femmes (65,3 %).
Si, pour l’ensemble du crédit-temps et des congés thématiques, on considère la proportion du nombre d’allocataires selon le motif, on constate que la majorité des interruptions concernent un motif lié à la parentalité (50,5 %) et que 33,6 % des interruptions portent sur un régime de fin de carrière. Les autres motifs représentent ensemble 15,9 % des allocataires.
Bien que l’utilisation par les hommes du crédit-temps et des congés thématiques continue d’augmenter, ce sont encore principalement les femmes qui bénéficient de ces régimes. Pour les congés thématiques (65,3 % de femmes, 34,7 % d’hommes), l’utilisation par les hommes (+41,2 %) augmente plus vite que chez les femmes (+21,9 %). Pour le crédit-temps (55,8 % de femmes, 44,2 % d’hommes), la proportion d’hommes se rapproche de la moyenne. Cela peut s’expliquer par la popularité du système de fin de carrière auprès des hommes. Les femmes prennent donc manifestement le crédit-temps ou le congé principalement pour s’occuper d’autres personnes, tandis que les hommes sont plus enclins à le prendre pour eux-mêmes.
Pour plus d’information : Rapport annuel de l’ONEM 2022, Vol. 2, Indicateurs du marché du travail et évolution des allocations
(*) Lire aussi Rapport annuel de l’ONEM 2022 — Le nombre de chômeurs complets indemnisés à son niveau le plus bas depuis 1977