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‘The future of work’ : l’absence de reconversion coûte près de 5 milliards par an aux autorités

Nous ne pouvons pas sous-estimer l’impact de la numérisation, des transitions énergétiques et du progrès technologique sur notre marché du travail : des emplois disparaissent, de nouveaux rôles apparaissent et le contenu de nombreux emplois change considérablement. L’apprentissage tout au long de la vie est donc une nécessité pour rester pertinent, tant pour les employeurs que pour les travailleurs.


Pieter Timmermans, ADMINISTRATEUR DÉLÉGUÉ Monica De Jonghe, ADMINISTRATEUR-DIRECTEUR GÉNÉRAL ET EXECUTIVE MANAGER DU CENTRE DE COMPÉTENCE EMPLOI & SÉCURITÉ SOCIALE
09 février 2023

Le coût de l’absence de reconversion

Une étude réalisée par la FEB, en collaboration avec Agoria et Deloitte, estime à 127 000 le nombre d’emplois voués à disparaître d’ici 2030, c’est-à-dire les profils qui ne seront plus demandés. Si les travailleurs dont le profil est en voie de disparition ne se reconvertissent pas et se retrouvent au chômage, cela représente un coût moyen de 4,8 milliards EUR pour les pouvoirs publics.

La dynamique des emplois qui disparaissent et de ceux qui sont plus demandés, ainsi que des compétences qui gagnent en importance, montre clairement que les travailleurs doivent se préparer activement à ces changements afin de rester pertinents dans leur emploi. Même les travailleurs dont l’emploi actuel risque de disparaître complètement disposent encore souvent de solides atouts. Ces collaborateurs ont généralement une connaissance approfondie du secteur et de l’entreprise pour lesquels ils travaillent. Ils sont ainsi avantagés pour se distinguer auprès des employeurs en quête de profils pour assumer de nouveaux rôles. Sur un marché du travail caractérisé par des pénuries, ceux-ci préfèrent en effet se reposer sur des personnes de confiance, ce qui est aussi la solution la plus rentable. 

La reconversion et l’apprentissage tout au long de la vie sont des leviers importants pour les employeurs dans la « guerre des talents ». Notre pays a le deuxième taux d’emplois vacants le plus élevé d’Europe et nos entreprises se livrent depuis des années une bataille acharnée pour attirer ou retenir des talents. La formation joue un rôle de plus en plus important à cet égard. D’une part, parce que les qualifications recherchées se raréfient et, d’autre part, parce que l’évolution technologique s’accélère dans le même temps.

La formation et l’apprentissage tout au long de la vie sont essentiels pour une politique d’avenir en matière de marché du travail et de compétitivité


La culture de l’apprentissage doit changer

Si les avantages pour l’employeur et le travailleur sont indéniables, nous constatons qu’il y a encore une importante marge d’amélioration en matière de culture de l’apprentissage. Selon les chiffres d’Eurostat, 10,2 % de l’ensemble des travailleurs dans notre pays ont suivi une formation au cours du dernier mois. Ce chiffre est inférieur à la moyenne européenne (10,8 %) et même nettement inférieur si on le compare à celui des Pays-Bas (26,6 %) ou des « pays nordiques » tels que le Danemark (22,3 %), la Finlande (30,5 %) ou la Suède (34,7 %).

Le rapport conclut donc que des efforts doivent être faits dans trois domaines :

  1. Tout d’abord, une politique de formation moderne nécessite une approche flexible et adaptative basée sur les souhaits (changeants) de l’individu et du travailleur, ainsi que sur les besoins de l’employeur et du travailleur. En principe, les efforts de formation devraient pouvoir être déployés là où ils sont effectivement opportuns, c’est-à-dire dans le cadre de la relation de travail.
  2. En outre, le travailleur doit également prendre le contrôle et anticiper davantage les changements et les opportunités qui accompagnent le nouveau monde du travail. En évoluant et en renforçant continuellement ses compétences grâce à la formation permanente, le travailleur peut développer une carrière durable.
  3. Enfin, les entreprises doivent élaborer plus souvent des stratégies pour le recyclage ou la reconversion de tous les travailleurs. Il est crucial pour les entreprises d’être compétitives, de conquérir des marchés, de lancer de nouveaux produits et de fonctionner de manière plus efficace et rentable grâce aux nouvelles technologies

> Lien vers le rapport

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