De la relance à la transformation
L’an dernier, à la même époque, l’opinion de notre newsletter IMPACT portait le titre « Now or never ». Notre pays aspirait à un gouvernement de plein exercice, capable de mettre sur la table un plan de relance ambitieux assorti d’une vision large et partagée pour guider notre société et notre économie à travers la crise du coronavirus et pour l’en sortir. Aujourd’hui, le virus du COVID-19 est relativement sous contrôle et d’autres dossiers, également importants, reviennent sur la table. En politique, c’est comme dans le secteur des soins de santé : les traitements non vitaux reçoivent à nouveau l’attention qu’ils méritent. Tout le monde est conscient que la revalidation de notre économie durera encore un certain temps.
Avec la confirmation officielle de la norme salariale dans un arrêté royal la semaine dernière, le gouvernement a posé les bases nécessaires à la reprise. Cette norme préserve la compétitivité des entreprises et offre une plus grande marge de manœuvre pour un rattrapage bien nécessaire après une année de stagnation et de déclin. Mais une hirondelle ne fait pas le printemps. Une hausse de l’inflation nous guette et pourrait faire déraper les coûts salariaux en raison de l’indexation automatique et compromettre la fragile reprise de la compétitivité.
Dur labeur
Grâce à la norme salariale, à l’accord social récemment conclu et au plan d’investissement belge, notre pays peut renouer avec la croissance. La revalidation a commencé, mais de nombreux efforts – lire des réformes – sont encore nécessaires avant que nous puissions à nouveau courir. Prenons l’exemple de la politique des pensions. Malgré les différentes adaptations, leur viabilité à long terme reste un point sensible. Dans le même temps, la pénurie de talents actifs sur le marché du travail ne diminue pas. L’inadéquation des compétences entre l’offre et la demande n’a pas disparu, pas plus que l’appel des employeurs et des travailleurs pour une employabilité plus flexible. Le gouvernement a placé la barre haut – un taux d’emploi de 80 % d’ici à 2030. Nous aussi. Cela ressortira des plans d’action que nous présenterons à la conférence sur l’emploi cet automne. La mobilité de la main-d’œuvre et l’apprentissage tout au long de la vie en sont deux fers de lance.
Par ailleurs, un taux d’emploi plus élevé a également un effet direct sur l’assainissement de nos finances publiques, ce qui nous amène directement au budget. Il faudra travailler dur pour parvenir à un budget équilibré qui soit acceptable pour toutes les parties prenantes. Il en va de même pour la politique énergétique, où la sortie du nucléaire entraînera une augmentation plus rapide des coûts de l’énergie et une menace permanente pour la sécurité d’approvisionnement.
Solutions systémiques
Si vous faites le calcul, vous ne pouvez que conclure que la Belgique ne réussira pas avec une politique de relance seule. Elle a plus que jamais besoin d’un plan de transformation intégré. Les dossiers systémiques tels que l’énergie, la relance, les pensions et le marché du travail – et j’en oublie – requièrent des solutions systémiques soutenues par tous les acteurs politiques et socio-économiques.
« La Belgique ne réussira pas avec une politique de relance seule »
Il faut de la vision, du leadership et du culot pour prendre les bonnes décisions dans l’intérêt de la prospérité de tous dans un contexte où les incertitudes sont plus nombreuses que les certitudes, pour créer une valeur réelle pour la société et ne laisser personne de côté.
Nous continuons à croire au pouvoir de la coopération, à la persévérance dont nous avons tous fait preuve ces dernières années. Aujourd’hui plus que jamais, avec les inondations qui ravagent notre pays, nous avons besoin de cet état d’esprit. Nous pensions pouvoir relâcher un peu la pression après une nouvelle année difficile, mais le destin en a décidé autrement. Avec la Croix-Rouge, nous appelons chacun à faire preuve de solidarité et à tendre une main secourable aux nombreuses victimes.
Notre newsletter Impact ne paraîtra pas pendant quatre semaines, mais nos collaborateurs resteront sur la brèche. Tâchez quand même de prendre suffisamment de repos. Rechargez vos batteries en temps utile, car le chemin vers la relance et la transformation est encore long.