Les réformes doivent alimenter le climat d’entreprise et non l'inverse
Le mois de mars s’annonce comme un examen fédéral majeur. Le gouvernement se penchera sur une série de réformes : pensions, marché du travail, budget, fiscalité et ... il faudra aussi mettre la dernière main à l'accord avec Engie sur la prolongation de certains réacteurs nucléaires. Nous espérons en tous cas des réformes mûrement réfléchies et équilibrées qui amélioreront le climat d’entreprise et donc la prospérité du pays.
Mûrement réfléchies et équilibrées. Voilà deux notions clés que je ne retrouve actuellement pas très souvent dans les nombreuses propositions formulées par les responsables politiques. Pourtant, dans le contexte économique actuel, elles sont extrêmement importantes pour la confiance et la combativité de nos entreprises. Car soyons clairs, même si l'inflation a dépassé son pic, la crise est loin d'être terminée. Bon nombre d’entreprises commencent seulement à ressentir l'impact réel du tsunami des coûts provoqué par l'indexation des salaires de 11 % et les nouveaux contrats énergétiques élevés. Les budgets de fonctionnement sont soumis à une forte pression et la volonté d'investir diminue.
Les entreprises ne sont pas des pompiers de service
On pourrait s'attendre à ce qu'une réforme cherche et trouve l'équilibre entre la faisabilité des mesures pour toutes les parties prenantes, et j’insiste sur le mot ‘toutes’. Or ce n’est pas le cas. Les propositions de réforme actuelles ont la fâcheuse tendance à résoudre tous les problèmes via des amendes imposées aux entreprises : Trop de malades de longue durée ? Sanction financière pour l'entreprise. Jours de vacances perdus à cause du corona ? Cotisation patronale plus élevée pour en couvrir le coût. Cette semaine encore, les propositions de réforme de la ministre des Pensions Karine Lalieux allaient dans le même sens : Pas assez de personnes de plus de 60 ans au travail ? Amende ! Entre-temps, on reste très éloigné des solutions structurelles à apporter aux problèmes structurels.
On ne résout pas les problèmes structurels en imposant unilatéralement des cotisations forfaitaires. Cela ne change rien au fond du problème. Et, en plus, cela décourage toute forme d'entreprenariat. On ne peut pas continuer à utiliser les entreprises comme les pompiers de service pour éteindre tous les feux dans tous les domaines. L'effet sera contre-productif.
Une réforme structurelle ne se fait pas en imposant unilatéralement des cotisations forfaitaires à charge des entreprises.
Il faut réformer en profondeur sans considérer les entreprises comme une simple source de financement
Que ceci soit donc un appel à tous les responsables politiques qui préparent actuellement l'examen du mois de mars. Quel que soit le domaine, engagez-vous à des réformes en profondeur et traitez les problèmes à la base. Impliquez les entreprises en tant que partenaires et ‘moteurs du changement’ et ne les considérez pas comme de simples palliatifs ou sources de financement.