Absences liées à Omicron : les chiffres poursuivent leur augmentation - taux d’absence 3 fois supérieur à la normale

Une nouvelle enquête de la Fédération des entreprises de Belgique (FEB) concernant l’impact du nombre croissant d’infections au variant Omicron du virus SRAS-CoV-2 sur les activités de certaines de ses fédérations sectorielles montre que les absences de personnel continuent d’augmenter. 


Anouar Boukamel, CENTRE DE COMPÉTENCE ÉCONOMIE & CONJONCTURE Edward Roosens, CENTRE DE COMPÉTENCE ÉCONOMIE & CONJONCTURE
07 février 2022

La nouvelle enquête, réalisée le 26 janvier, révèle que le taux d’absence en raison d’une contamination au COVID ou d’une quarantaine a légèrement augmenté pour atteindre 6,2% (contre 5,6% la semaine dernière). Ce taux est ainsi trois fois supérieur à la normale.

1. Description de l’enquête, des participants et de la méthodologie

En collaboration avec ses grandes fédérations sectorielles, la FEB a, au cours des trois dernières semaines, mené une enquête auprès des entreprises concernant l’impact sur leurs activités du nombre croissant de contaminations au variant Omicron du virus SARS-CoV-2.

Les enquêtes ont chaque fois été réalisées en milieu de semaine. La première a eu lieu le mercredi 12/01, la seconde le mercredi 19/01 et la troisième le mercredi 26/01.

Les secteurs qui y ont pris part sont :

  • Assuralia (les assurances)
  • Agoria (industrie technologique, à savoir l’industrie métallurgique, l’assemblage de voitures, d'autres véhicules et de pièces détachées, l’ingénierie mécanique et les entreprises de logiciels)
  • Comeos (le secteur commercial)
  • Confédération Construction (les entreprises de construction)
  • Energia (les producteurs de combustibles)
  • Essenscia (l’industrie chimique et pharmaceutique)
  • Febeg (les producteurs de gaz et d’électricité)
  • Febelfin (le secteur financier)
  • Fedustria (les entreprises de l’industrie du textile, du bois et de l’ameublement)
  • Fevia (l’industrie alimentaire)

En passant par ces 10 fédérations actives aussi bien dans le secteur de l’industrie que dans les services, nous avons interrogé chaque semaine de 125 à 150 petites, moyennes et grandes entreprises sur :

1) le pourcentage du personnel absent suite à une contamination ou quarantaine liée au Covid

2) l’impact de ces absences liées au Covid sur la production (industrielle) ou les activités (de services).

Ces 125 à 150 entreprises (1e semaine 127, 2e semaine 145 et 3e semaine 141) occupent ensemble quelque 125.000 à 150.000 personnes (1e semaine 120.700, 2e semaine 150.264 et 3e semaine 135.807), ce qui représente environ 4% de l’emploi dans le secteur privé.

2. Principaux résultats

Taux d’absence dû à une contamination ou à une quarantaine liée au Covid

Semaine du 12 janvier : 5% d'absences 

Au cours de la première semaine après les vacances de Noël, le taux d’absence lié à une infection au Covid ou à une quarantaine était encore relativement faible dans la moitié des secteurs. C’était notamment le cas dans les secteurs bancaire (Febelfin), des assurances (Assuralia), des entreprises énergétiques (Energia) et de la construction (Confédération Construction). 

Pour ce qui est des secteurs bancaire et des assurances, il faut toutefois tenir compte du fait que le télétravail y est généralement possible en cas de quarantaine ou de contamination asymptomatique et que tous les cas ne sont donc probablement pas rapportés.

Dans l’industrie technologique (Agoria), le secteur commercial (Comeos), l’industrie chimique et pharmaceutique (Essenscia) et surtout dans l'industrie alimentaire (Fevia), les pourcentages d'absentéisme étaient déjà relativement élevés dans certaines entreprises, portant la moyenne sectorielle à plus de 5% et même à 7,5% dans l’industrie alimentaire. 

Ainsi, le taux d’absence moyen pour toutes les entreprises interrogées était de 5,0%.

Sur les quelque 121.000 travailleurs occupés dans les entreprises ayant pris part à la première enquête, environ 6.100 étaient temporairement absents en raison d'une infection au Covid ou d'une quarantaine. 

Semaine du 19 janvier : forte hausse du taux d’absence jusque 5,6%

Comme l’indique le tableau ci-dessous, le taux d'absence dû à des contaminations ou quarantaines liées au Covid avait déjà atteint 5,6% la deuxième semaine après les vacances de Noël. Sur les quelque 150.000 travailleurs occupés dans les entreprises ayant pris part à la deuxième enquête, plus de 8.300 étaient absents en raison d'une infection au Covid ou d'une quarantaine.

Dans les secteurs de l’industrie technologique (Agoria), de l’industrie pharmaceutique (Essenscia) et du commerce (Comeos), la hausse du taux d’absence s’est poursuivie (de respectivement +0,7%, +0,5% et +0,2%), partant d’un niveau déjà relativement élevé (> 5%).

Chez Fevia, la moyenne non pondérée du taux d’absence dans les entreprises interrogées a légèrement augmenté, mais la moyenne pondérée a pour sa part légèrement diminué. Néanmoins, la situation y était toujours très compliquée, avec un taux d’absence lié au Covid de plus de 7%.

Dans le secteur de l’industrie du textile, du bois et de l’ameublement (Fedustria), ayant participé à l’enquête pour la première fois la semaine du 19/01, certaines entreprises ont connu une situation extrêmement difficile durant la 2e semaine après les vacances de Noël, avec parfois un quart du personnel absent. C’est d'ailleurs le seul secteur où le taux d'absence moyen était supérieur à 10%.

Dans les secteurs de la construction (Confédération Construction) et des producteurs de combustibles (Energia), une hausse a été constatée au cours de la 2e semaine (respectivement +0,5% et +0,9%), mais dans l’ensemble l’absentéisme est resté relativement limité (un peu plus de 2%).

Dans le secteur des producteurs de gaz et d’électricité (Febeg), qui interrogeait également ses entreprises pour la première fois au cours de cette semaine, le taux d'absence pour cause de Covid (3,2%) était encore relativement sous contrôle.

Dans les secteurs de la banque et des assurances (Febelfin et Assuralia) aussi, les absences liées au Covid étaient relativement limitées durant la 2e semaine après les vacances de Noël.

Semaine du 26 janvier : légère hausse du taux d'absence jusque 6,2%

Comme l’indique le tableau ci-dessous, le taux d'absence dû à des contaminations ou à des quarantaines liées au Covid a encore légèrement crû jusque 6,2% pendant la 3e semaine après les vacances de Noël. Sur 138.000 travailleurs, 8.200 environ étaient malades ou en quarantaine. Ce taux d’absence est environ 3 fois plus élevé que la normale.

Dans certains secteurs (Agoria et Comeos), le taux d’absence a encore quelque peu augmenté, alors qu’il était déjà élevé.

Mais c’est surtout dans le secteur de la construction que le taux d'absence a fortement crû, passant de 2,3% au cours de la 2e semaine à 4,5% pendant la 3e semaine. Dans certaines entreprises de construction, enregistrant jusque 10% d'absences, c’est extrêmement compliqué de gérer tous les chantiers. Souvent, le rythme de travail doit également y être revu à la baisse en raison des absences. 92% des entrepreneurs indiquent qu’il devient difficile de respecter les délais de livraison.

Un autre secteur où les absences pour cause de Covid restent élevées est celui de l’industrie alimentaire (Fevia). Au cours de la troisième semaine, le taux d’absence moyen y est passé de 7,2% à 8,1%.
 

Dans l'industrie du textile, du bois et de l'ameublement (Fedustria), le nombre de travailleurs malades ou en quarantaine a heureusement diminué quelque peu par rapport à la deuxième semaine (10,7%), mais reste quand même relativement élevé (7,5%).

Dans les autres secteurs (Energia, Febeg, Febelfin, Assuralia), le taux d’absence a en général augmenté légèrement, mais reste analogue à celui de la deuxième semaine. 

Impact des absences liées au Covid sur les activités de production et de services

Nous avons également interrogé les entreprises sur l’impact des absences pour cause de contamination ou de quarantaine liée au Covid sur la production et les activités de service.

Semaine du 12 janvier

Le graphique 1 ci-dessous illustre le résultat global à cette question pendant la semaine 1 de l’enquête.

Graphique 1 : Impact des absences pour cause de Covid sur la production et les services (12/01/2022)

L’enquête révèle qu’au cours de la semaine du 12 janvier, un tiers environ des entreprises (32%) n'avaient pas encore été impactées.

En revanche, la moitié d’entre elles (49%) avaient déjà constaté un impact négatif sur la production/les services se situant entre 0% et -10%.

Une entreprise sur six (17%) avait même déjà fait état d’un impact considérable se situant entre -10% et -30% et l’impact négatif avait déjà atteint -30% à -50% pour 3 entreprises.

Semaine du 19 janvier

Durant la semaine du 19 janvier, l’impact des absences liées au Covid sur la production et les services a continué de croître (voir graphique 2).

Graphique 2 : Impact des absences pour cause de Covid sur la production et les services (19/01/2022)

Un peu plus d’un quart seulement des entreprises (28%) affirmaient à l’époque n’être nullement impactées par les absences liées au Covid.

L’impact se situait encore entre 0 et -10% pour 46% des entreprises interrogées.

22% des entreprises évoquaient déjà un impact négatif de -10% à -30% et 5 entreprises faisaient même état d'un impact négatif de -30% à -50%.

Une entreprise a dû arrêter la moitié de la production en raison du nombre trop élevé de contaminations au Covid et une autre a carrément dû la stopper complètement.

Semaine du 26 janvier

Le bilan était mitigé pour l’impact sur la production et les services au cours de la troisième semaine après les vacances de Noël.

D’une part, le nombre d’entreprises qui n’étaient pas affectées par les absences Covid a continué de baisser jusque 25,4%. En d'autres termes, environ les trois quarts des entreprises sont entravées dans leurs activités suite aux absences de personnel en raison du Covid.

Graphique 3 : Impact des absences pour cause de Covid sur la production et les services (26/01/2022)

Cette augmentation concerne essentiellement les entreprises peu entravées dans leurs activités (0 à -10%) par les absences Covid (51%, contre 46% en semaine 2).

Le nombre d’entreprises fortement impactées a par contre quelque peu diminué (23%, contre 27% en semaine 2).

Durant la semaine 3, on dénombre donc un peu plus d’entreprises faiblement impactées par les absences Covid, mais dans certaines entreprises lourdement touchées la situation s’est quelque peu améliorée.

3. Autres constats importants (résultats de la troisième question, ouverte) 

  • Il est positif que les entreprises puissent aisément faire appel à du personnel supplémentaire (chômeurs temporaires, intérimaires, pensionnés, étudiants et demandeurs d'asile) jusque fin février.
  • Il est positif que les règles de quarantaine aient été assouplies, sans quoi les problèmes seraient nettement plus importants.
  • Dans les secteurs où le télétravail est possible, les quarantaines ne posent pas de problème, uniquement les cas de maladie.
  • Il est difficile d'appliquer correctement les nouvelles règles de quarantaine en raison du secret médical. Il en résulte donc souvent une ignorance sur le statut de maladie et de vaccination des collaborateurs.
  • Les symptômes durent moins longtemps avec le variant Omicron et grâce à la 3ème dose de vaccination.
  • Espoir d’une légère diminution du nombre d'absences au cours des prochaines semaines.

Photo ©belga

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