Le déficit de la sécurité sociale continue de se creuser
Les budgets 2022 et 2023 et les premières estimations pluriannuelles 2024-2028 ont été présentés à la gestion globale des travailleurs salariés. La sécurité sociale des travailleurs salariés devrait se clôturer avec un déficit de 3,4 milliards EUR en 2022. En 2021, le trou à combler s’élevait à plus de 5,6 milliards EUR. Pour cette année, on s’attend à ce que le déficit atteigne à nouveau un niveau comparable à 2021. La dotation d’équilibre devrait s’élever à un peu moins de 5,7 milliards EUR pour 2023.
Dans le total de la répartition des recettes, un peu plus de 2/3 proviennent des cotisations (employeurs et travailleurs). Les recettes de cotisations augmentent notamment avec les indexations (relativement élevées ces derniers temps) et constituent une réelle réserve financière pour l’État. Le coût du travail en Belgique est cependant très élevé et dans le top européen. La hauteur des cotisations sociales et son non-plafonnement sur les salaires n’y sont pas étrangers. À côté des cotisations sociales, les subventions de l’État (y compris la dotation d’équilibre) constituent 10% des recettes et le financement alternatif représente un peu plus de 20%.
Sur la période 2024-2028, les recettes de cotisations devraient augmenter de 12,4 milliards EUR. Autrement dit, elles connaîtront une croissance annuelle moyenne de 3,7%. Les dépenses de prestations (hors soins de santé) croîtront quant à elles de 16,2 milliards EUR sur la même période. La croissance moyenne annuelle atteindra donc 5,1%. Le taux de croissance des dépenses de prestations poursuit sa tendance à évoluer plus rapidement que la croissance des recettes de cotisations.
Le déficit actuel de la sécurité sociale devrait encore se creuser dans les années à venir. De 3,4 milliards EUR en 2022, il passerait à plus de 12 milliards EUR en 2028 !
FEB – En juillet 2022, la FEB tirait la sonnette d’alarme et organisait une conférence qui s’intitulait « La faillite de la sécurité sociale ? / ! ». C’était l’occasion d’y aborder la situation budgétaire inquiétante, les défis, mais aussi l’importance d’une sécurité sociale plus responsabilisante. Aujourd’hui, la FEB rappelle ses préoccupations sur la situation budgétaire et sur la nécessité d’agir pour assurer sa soutenabilité financière. Combler automatiquement le trou dans le budget de la sécurité sociale via l’octroi d’une dotation d’équilibre non limitée et inconditionnelle ne colle pas avec une gestion responsable. La responsabilisation passe également par une maîtrise des dépenses, indispensable si l’on veut assurer la soutenabilité financière.