Plateforme de concertation Bruxelles-National - Les problèmes organisationnels nuisent au dialogue
Un aéroport international est comme une aorte pour notre économie. Il assure la prospérité à travers de nombreux secteurs. Il permet, grâce au réseau de personnes et de biens qu’il crée, des échanges de haut niveau dans les universités, il garantit l’accès à la médecine et aux soins de santé, et fait de la Belgique un hotspot pour les centres d’innovation et les institutions internationales.
Cependant, la Belgique est aussi un environnement très urbanisé. Les défis auxquels notre planète nous confronte auront tendance à renforcer cette urbanisation. L’intégration d’un aéroport international dans un tel contexte est un défi sociétal, la recherche d’un équilibre revêtant une importance cruciale. Heureusement, les évolutions technologiques nous permettent d’envisager un avenir viable.
Ce processus de recherche est en cours depuis des décennies. Notre pays politiquement fragmenté a rendu cet exercice considérablement plus difficile. De nombreuses décisions contradictoires ont conduit les riverains de l’aéroport d’une situation incertaine à une autre. Depuis des années, les entreprises qui cherchent à développer leurs activités dans et autour de la zone aéroportuaire se heurtent à un avenir juridiquement instable. Seules des restrictions d’exploitation pour l’aéroport sont proposées, alors que, selon les directives européennes, ces restrictions ne devraient constituer que le dernier recours lorsque toutes les autres options ont été épuisées.
C’est en ce sens que toutes les parties soutiennent l’idée du ministre Gilkinet de convoquer des états généraux pour établir un dialogue et rechercher ensemble ce nouvel équilibre, les mesures possibles, une vision d’avenir permettant aux parties de savoir à quoi s’attendre. Bien que la volonté de coopération constructive soit forte, il faut bien se rendre compte que la confiance des parties prenantes est faible, que les craintes sont réelles et que le processus particulièrement fragile nécessite une personne/un organe qui organise le tout d’une main de maître.
C’est précisément à ce niveau que le bât blesse, et pas qu’un peu. Les problèmes flagrants d’organisation ne sont pas reconnus. Or ceux-ci ne sont pas des moindres du point de vue des participants. Ils ont déjà été évoqués à maintes reprises dans des e-mails et des lettres adressées au ministre. Cependant, on continue à avancer à l’aveuglette, signant fort probablement l’arrêt de mort de l’initiative, aussi louable soit-elle.
Il n’y a pas de volonté de mettre des bâtons dans les roues lorsque les acteurs économiques demandent un règlement d’ordre intérieur dans lequel ils peuvent avoir confiance. Il ne faut pas voir un refus de coopérer lorsque le gouvernement flamand demande d’abord une représentation équilibrée au sein de la réunion avant de venir faire une présentation. Le secteur aéronautique estime à juste titre qu’il faut d’abord fixer un objectif, puis rechercher les mesures appropriées pour l’atteindre, et non l’inverse. Les demandes légitimes d’un processus démocratique ne doivent pas être rejetées au prétexte qu’elles sont contre-productives.
FEB - Toutes les parties autour de la table ont intérêt à ce que l’avenir de notre aéroport s’inscrive dans un cadre stable. Nous ne sommes pas des adversaires mais des alliés dans la démarche entreprise par le ministre. Il est cependant essentiel d’accorder du crédit à nos demandes. Tant que cela ne sera pas le cas, c’est la méfiance qui prévaudra et la plateforme de concertation sera vouée à l’échec.