Une Journée annuelle des sociétés cotées sur les nouveaux visages de l’activisme
Depuis quelques années, des vents nouveaux soufflent sur les entreprises européennes. Il s’agit de formes innovantes et variées d’activisme. Le dictionnaire définit l’activisme comme étant une « attitude politique qui favorise l'action directe, voire violente, et la propagande active. ». Cette attitude politique s’invite depuis peu à tous les niveaux des entreprises : les actionnaires, les parties prenantes, et même les chefs d’entreprise.
Shareholder activism
Dans un rapport de 2019, l’Assemblée nationale s’alarmait des pratiques des actionnaires activistes en France. En effet, un certain nombre de grands groupes français avaient été visés en 2018 par des campagnes de déstabilisation par des fonds « activistes » (Elliott Management, Muddy Waters, Cevian ou encore Bluebell Capital) acquérant des participations minoritaires en vue d’exiger un changement de stratégie de l’entreprise, via l’enclenchement de leviers divers (agences de notation, presse, réseaux sociaux). Ce phénomène est ambivalent dans la mesure où certains fonds poussent l’entreprise à améliorer ses performances environnementales, sociales et de gouvernance (ESG), même si l’objectif final reste d’en tirer des bénéfices élevés. D’autres types de fonds activistes détruisent volontairement de la valeur en pariant sur la baisse du titre (« short selling »), d’autres encore visent uniquement une augmentation à court terme du cours de bourse, au détriment de la création de valeur à long terme.
Stakeholder activism
Une autre forme d’activisme, celle des parties prenantes, dispose de moyens de plus en plus innovants. Ces acteurs se tournent désormais davantage vers les cours et tribunaux en invoquant des arguments nouveaux. La récente affaire Shell illustre ce second phénomène. En effet, en juin dernier, le tribunal de La Haye, saisi par une organisation environnementale, a contraint le groupe néerlandais à réduire ses émissions de CO2 de 45% en neuf ans, estimant que cette société avait « l’obligation, en vertu de la norme non écrite de diligence raisonnable, de contribuer, par la politique qu’elle définit pour le groupe, à la prévention d’un changement climatique dangereux ».
Corporate activism
Enfin, il devient plus fréquent que des entreprises adoptent elles-mêmes une attitude activiste. Il arrive que des entreprises s’impliquent dans le débat politique en prenant, par exemple, position publiquement contre ce qui leur paraît comme une injustice (p. ex. lettre publique d’une centaine d’entreprises américaines soutenant le droit de vote des minorités). D’autres entreprises adoptent des initiatives telles que la certification « B Corp », ou le statut, en France, de « Société à Mission », lequel consiste à inscrire dans ses statuts sa raison d’être à travers plusieurs objectifs sociaux et environnementaux, dont on fait vérifier le respect par des tiers indépendants.
Pour mieux comprendre ces évolutions, la FEB et GUBERNA vous invitent à la huitième édition de la Journée annuelle des sociétés cotées sur le thème de l’activisme. Au cours de cette après-midi d’étude, des experts de renommée internationale partageront leur vision de l’activisme en 2021 sous différents angles.